"Campo di Marte". Nathalie Du Pasquier
Du 16 avril au 25 septembre 2022
Commissariat : Luca Lo Pinto
Exposition conçue en co-production avec le MACRO à Rome (Museo di Arte contemporanea di Roma)
Le Mrac présente la première grande exposition personnelle de Nathalie Du Pasquier dans un musée français. L’artiste et designer française l’a conçue comme une Gesamtkunstwerk – une « symphonie silencieuse », selon ses propres mots – composée à partir d’une centaine d’œuvres réalisées entre les années 1980 et aujourd’hui.
Nathalie Du Pasquier envisage le réel comme un catalogue « dont le moindre élément peut être transformé et transporté dans un autre univers ». Elle est fascinée depuis toujours par la relation entre les objets et l’espace dans lequel ils se situent. Au fil des années, ses expérimentations ont pris la forme de peintures, sculptures, dessins, maquettes, constructions, tapis, livres et céramiques — toujours en équilibre entre figuration et abstraction, représentation bidimensionnelle et volume. Sa peinture est « élargie » : elle joue poétiquement avec les harmonies complexes des formes et donne vie aux objets inanimés sans imposer de discours, laissant l’interprétation à celui qui regarde. Une peinture à la fois objet, espace et environnement, où l’on ne fait plus la distinction entre l’œuvre d’art et son support.
Pour Nathalie Du Pasquier, le mécanisme de l’exposition est en effet un outil dynamique grâce auquel elle peut utiliser ses œuvres comme la « matière première » de nouvelles créations. Inclure des œuvres qui datent de plusieurs dizaines d’années et les juxtaposer avec des travaux d’autres époques lui permet de contourner les codes de la rétrospective et de produire une grande installation unique.
Contrastant avec l’immense volume à disposition, l’exposition est installée à hauteur humaine. Nathalie Du Pasquier a travaillé les murs comme s’il s’agissait d’immenses toiles, les peignant de différentes couleurs, et a agencé l’espace pour en faire un ensemble à l’intérieur duquel le visiteur/explorateur peut croiser des peintures, des dessins, des gravures et des constructions tridimensionnelles. Tous ces éléments, assemblés selon différentes logiques, se répondent comme les instruments d’un ensemble musical, dans une joute colorée qui modifie notre perception de l’espace qui les entoure.
L’exposition s’est tenue au MACRO, à Rome, dans la section SOLO/MULTI, rubrique du Musée pour l’Imagination Préventive consacrée à l’exploration des nouvelles manières d’appréhender l’exposition en tant que médium. Une publication sera coéditée à la suite de ces deux expositions.
À propos de Nathalie Du Pasquier
Née à Bordeaux en 1957, elle vit à Milan. Elle se forme en autodidacte et, très tôt, voyage en Afrique, en Australie et en Inde, passant du temps à lire et à observer les autres cultures. En 1979, elle s’installe en Italie, d’abord à Rome, puis à Milan, où elle rencontre plusieurs designers qui la mettent sur la voie de la culture européenne et urbaine du XXe siècle. En 1981, elle devient membre de Memphis, un groupe de designers pour lequel elle va dessiner de nombreux tissus, tapis et autres objets. En 1987, elle décide de se consacrer pleinement à la peinture. Elle s’intéresse à diverses œuvres, de l’Antiquité au XXe siècle, réalise des peintures à l’huile et fait rapidement de la nature morte le thème central de sa production. Avec le temps, l’artiste remplace les objets du quotidien qu’elle représente dans ses peintures par des objets en bois qu’elle construit elle-même. C’est ainsi qu’elle prend le chemin de l’abstraction. Son travail actuel fait dialoguer peinture abstraite et constructions tridimensionnelles disposées dans l’espace. Parmi ses dernières expositions personnelles, on peut citer : BRIC, Mutina for Art, Fiorano Modenese (2019) ; Fair Game Leipzig, GfZK, Leipzig (2019) ; Fair Game, MGLC – International Centre of Graphic Arts, Ljubljana (2018) ; BIG OBJECTS NOT ALWAYS SILENT, ICA, Philadelphie (2017) et Kunsthalle Wien, Vienne (2016).