Jeanne Susplugas. "Occasions perdues"
Du 27 janvier au 12 mai
Exposition monographique dans le Cabinet d’Arts Graphiques
Commissariat : Clément Nouet
C’est dans une sorte d’interstice, de fissure originelle que réside et croît l’œuvre de Jeanne Susplugas (née en 1974 à Montpellier, France) ; une exploration sensible du corps, entre ingénuité enfantine et violence. Qu’il soit métaphorique, absent, morcelé, érotique ou malade, le corps comme entité suggestive devient prétexte à sonder des questions universelles comme la solitude, le désordre psychologique, la faiblesse, l’addiction, la folie ou encore l’obsession.
Les images que donnent à voir Jeanne Susplugas à travers ses dessins, sculptures, photographies, vidéos et installations, sont séduisantes de prime abord – en jouant notamment de l’agrandissement, de l’accumulation, de la douceur des formes et des couleurs, de l’aspect attrayant d’une guirlande lumineuse ou d’une boule à facette –, mais révèlent finalement un sous-texte plus sombre, inquiétant et dérangeant. L’artiste s’intéresse avant tout aux failles de l’être humain, à son inhérente complexité dans une société qu’elle décrit comme malade, dans un monde complètement chaotique où règnent diktats de l’apparence, aliénation et surconsommation à outrance. Ainsi se croisent dans son œuvre des mots pour des maux contemporains comme « L’aspirine c’est le champagne du matin » ou « Dependence », des maisons, des cages, des boîtes comme autant de formes de protection et d’enfermement, des médicaments et autres poudres afin de réunir des notions opposées telles que soin et danger, habitude et addiction, des formules chimiques d’anxiolytique faites de boules disco ou encore des installations immersives en réalité augmentée.