"Faces cachées,
quand l’abstraction révèle
les réalités"

Du 9 février au 31 mai 2018
L'Annexe

Birgir ANDRÉSSON, David BIOULÈS, Daniel DEZEUZE, Ragna St. INGADÓTTIR, Jean MESSAGIER, Olivier MOSSET, Peter STÄMPFLI, Jeanne SUSPLUGAS, Claude VIALLAT

Lycéennes-commissaires : Célia Escarboutel, Louise Guy, Jade Sartore, Manon Scherrer

Pour cette épreuve évaluée au bac, ces élèves de Première Littéraire, option histoire des arts, ont choisi près d’une dizaine d’œuvres (1960-2010) issues de la collection du Mrac à Sérignan et une pièce récente de l’artiste Suzy Lelièvre qui leur a présenté son travail lors d’une rencontre au lycée.
L’abstraction est un mouvement artistique né au XXe siècle. Tournant radical et déterminant par son affranchissement de la réalité, cette forme révolutionnaire d’expression est souvent mal perçue. Avec cette exposition, les quatre commissaires en herbe offrent des clés permettant de mieux appréhender et comprendre l’art abstrait et dévoilent ainsi quelques-unes de ses « faces cachées », quelques-uns des liens qui existent entre abstraction et réalité(s).
Le parcours s’ouvre sur une fenêtre, suggérée par l’artiste Vincent Bioulès au travers d’aplats de couleurs sur la toile, citation de la Porte-fenêtre à Collioure abstraite de Matisse. Il se poursuit par la découverte des œuvres poétiques de Jean Messagier et Birgir Andrésson, qui par des gestes abstraits, révèlent les émotions ressenties face à la nature. Le paysage est aussi présent, par fragments, dans les photographies de Ragna St. Ingadóttir et Jeanne Susplugas qui rendent ainsi visible un imaginaire et invitent à la contemplation.
Les peintures, photographies, gravures ou encore volumes de cette exposition suggèrent toutes un lien avec la réalité, réalité qui peut être constituante d’œuvres abstraites par le(s) support(s) choisi(s), extrait(s) de leur contexte, comme dans le travail des deux artistes fondateurs du groupe Supports/Surfaces : Claude Viallat qui détourne des morceaux de toiles de différents objets et Daniel Dezeuze qui assemble la matière pour donner l’illusion d’un pan de bois.
Suzy Lelièvre, quant à elle, imite l’outil du dessinateur — crayons en plastique plié — qui tracent dans l’espace des formes géométriques en trois dimensions. Le sujet d’une œuvre abstraite peut être réel, comme le motif de la voiture qui nourrit l’œuvre de Peter Stämpfli depuis les années 60. En zoomant sur l’empreinte du pneu et en utilisant des couleurs vives, l’artiste en offre une vision pop-art étonnante et audacieuse.
L’exposition se termine sur une oeuvre minimale d’Olivier Mosset, membre du groupe B.M.P.T. (Buren, Mosset, Parmentier, Toroni) ouvrant sur de nouvelles réflexions et émotions.